Foto: © Bert Bevers
Myrtes et Cyprès
Orchestre solennel qui jamais ne s’arrête,
Ma voix se joindrait-elle en un hymne de fête ?
Ou bien, pécheur, devrais-je exhaler mes sanglots
Avec le rossignol, le zéphyr et les flots?
Mon rôle est indécis, mon âme est un mystère:
Le créateur seul sait mon but sur cette terre.
L’homme est un voyageur que dirige sa main;
Il rencontre parfois, sur le bord du chemin,
Un arbrisseau cachant sous son jeune feuillage
Un doux nid qu’il défend contre le vent d’orage.
bruits d’ailes, caquets, gazouillements joyeux!
L’homme écoute en passant ce que disent entre eux
Ges hôtes du printemps, bijoux de la nature,
Tous ces petits oiseaux à la voix fraîche et pure.
Il écoute rêveur,.. Et moi, combien de fois
Ne me suis-je arrêté dans l’épaisseur des bois
Pour inspirer mon vers à cette insouciance
Qui règne, ô chantre ailé ! dans ta douce romance!
Georges Eekhoud (1854-1927)
(courtesy Jan Lampo)